Lesublime. Communication au colloque d'agrégation des 4-5 novembre 2016. Ce texte peut être téléchargé au format pdf. Il y a d’abord dans Les Contemplations une contestation bien connue de la rhétorique et plus particulièrement de la rhétorique du sublime conçue comme un sublime purement rhétorique. Cette rhétorique paradoxale d
jedois faire une introduction sur "on vit on parle de Victor Hugo cependant j'ai peu de mal à trouver ma phrase d'accroche. pourriez vous m'aider svp !!!! (seconde) On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique à quelque endroit charmant, En riant aux éclats
Analyserdes documents. La peine de mort est-elle efficace ? À partir du premier extrait du Discours du 15 septembre 1848 à l'Assemblée constituante: Pour contester la valeur d'exemple de la peine capitale, Victor Hugo montre qu'elle est paradoxale. En quoi consiste le paradoxe ? À partir de la préface du Dernier Jour d'un condamné: – De qui parle Victor Hugo dans
Vay Tiền Online Chuyển Khoản Ngay. InayaPlume d'Eau Nombre de messages 50031Age 61Date d'inscription 05/11/2010Sujet Victor HUGO 1802-1885 On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sam 17 Sep - 010 On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tête; on se plaît aux livres des vieux sages; On lit Virgile et Dante; on va joyeusement En voiture publique à quelque endroit charmant, En riant aux éclats de l'auberge et du gîte; Le regard d'une femme en passant vous agite; On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois! On écoute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'éveille, et toute une famille Vous embrasse, une mère, une soeur, une fille! On déjeune en lisant son journal. Tout le jour On mêle à sa pensée espoir, travail, amour; La vie arrive avec ses passions troublées; On jette sa parole aux sombres assemblées; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand; On est flot dans la foule, âme dans la tempête; Tout vient et passe; on est en deuil, on est en fête; On arrive, on recule, on lutte avec effort... Puis, le vaste et profond silence de la mort! 11 juillet 1846, en revenant du cimetière.
La belle Léopoldine Hugo, le jour de sa communion. Un visage juvénile, un port altier... La fille de Victor Hugo espérait, elle aussi, vivre de ses écrits. Peinture de Auguste de Châtillon en 1836. Victor Hugo est un auteur prolifique, qui a exploré quasiment tous les genres le roman, le théâtre et la poésie. Chef de file du mouvement romantique, il revendique une complète liberté dans l'art et s'insurge face aux règles classiques qui étouffent le processus créatif. Son génie est d'avoir réussi à être le témoin d'une époque et la voix d'une nation à travers des oeuvres littéraires aujourd'hui mondialement reconnues. Du côté de la poésie, Hugo est très attaché au lyrisme. Il use d'une grande sensibilité romantique à la nature, au temps et voit le poète comme un être capable de déchiffrer les choses cachées du monde. Demain, dès l'aube...» est l'un des plus célèbres poèmes de Victor Hugo. Il est publié en 1856 dans le célèbre recueil poétique Les Contemplations » et n'a, originellement, pas de titre. Poème XIV de Pauca meae » Quelques vers pour ma fille, il figure dans le quatrième livre des Contemplations. L'origine de ce poème L'origine de ce poème est malheureusement assez tragique. Victor Hugo s'inspire, ici, d'une histoire vraie et personnelle pour créer ces quelques vers. Le 4 septembre 1843, Charles Vacquerie, le mari de Léopoldine Hugo la fille de Victor Hugo doit se rendre à Caudebec pour un rendez-vous important. Il s'y rend avec son oncle et son cousin Pierre et Arthur Vacquerie en canot de course. Si Léopoldine déclina la première invitation, elle finit par s'y rendre avec eux. Malheureusement, sur la route de retour, les 4 membres de la famille furent surpris par un tourbillon de vent qui fît complètement chavirer le bateau. Léopoldine, son mari, l'oncle et le cousin Vacquerie sont morts dans ce tragique accident. Cette épreuve fut terrible pour Victor Hugo qui était profondément attaché à sa jeune fille. Cette douleur, il la sublime dans le présent poème. Dates Actions 28 août 1824Naissance de Léopoldine Hugo. Elle est la fille aînée de Victor Hugo et d'Adèle Foucher. 15 février 1843 Très courtisée pour sa beauté et son intelligence, Léopoldine finit par épouser Charles Vacquerie. Mais ce mariage n'aura pas eu le temps de perdurer... 4 septembre 1843Les deux amants, accompagnés de deux membres de la famille de Charles, finissent noyés après un accident en canot. L'épreuve du deuil est terrible à supporter pour Victor Hugo et Adèle Foucher... 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Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. La forme Demain, dès l'aube » est un poème composé de trois strophes de quatre vers chacune. Ces vers sont composés de 12 pieds, ce sont donc des alexandrins ternaires trimètres romantiques et binaires en rimes croisées ABAB. Cet effet stylistique crée un rythme à la lecture le lecteur doit respecter la ponctuation, avec des césures qui divisent le vers en deux hémistiches. La tonalité À la lecture de ce poème, vous ressentirez très certainement une profonde tristesse. Le champ lexical de la solitude et de la douleur est omniprésent, on y voit Hugo seul face au monde et à sa peine. L'atmosphère générale est aussi celle de l'obscurité forêt », campagne », nuit », soir »... L'ambiance est morose, même l'espace semble être empli de chagrin. Les procédés stylistiques vus en cours de francais mettent en lumière cette tristesse incontrôlable. Les rimes croisées jouent sur le sens des mots le verbe "tomber" du vers 9 renvoie à la "tombe" du vers 11... La chute renvoie à la mort. L'analyse du poème Passons désormais à l'analyse du poème. On distingue trois strophes différentes, chacune agissant comme un nouveau tournant dans le récit. En quoi ce poème sublime-t-il les retrouvailles entre Hugo et sa fille Léopoldine ? I. Un long voyage vers où ? L'indication temporelle Le premier vers fait référence au départ imminent du narrateur. Ce départ, il l'annonce en trois temps différents Demain » 2 syllabes dès l'aube » 2 syllabes à l'heure où blanchit la campagne » 8 syllabes Par là, le narrateur introduit son intention de partir et l'annonce avec l'heure et le moment exact où il le fera. Ce voyage ne se terminera qu'au vers 9, lorsque la journée se termine l'or du soir qui tombe ». Ainsi, ce voyage dure une journée entière et se déroule sans aucune interruption. L'indication spatiale La nature prend une place importante au sein du poème. Hugo attache une certaine importance à révéler le paysage, sans pour autant s'attarder sur les détails de celui-ci. Cela donne lieu à une énumération assez sommaire des lieux qu'il dépasse la campagne », la forêt », la montagne ». Dans les deux premières strophes, le paysage semble donc assez sauvage, bien que les éléments que nous ayons à disposition restent vagues. À partir de la strophe 3, un changement de paysage s'opère Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur ». En citant une commune normande, Hugo ancre le poème dans le réel. Fini la campagne et la forêt, nous sommes désormais face à l'eau. Ce chemin aux mille paysages agit également comme un symbole celui de l'homme prêt à affronter vents et marées pour retrouver celle qu'il aime... Et qu'il a tragiquement perdue. La petite commune normande de Harfleur, lieu cité par Hugo dans son célèbre poème Demain, dès l'aube... ». La détermination du voyageur Le voyageur indique son intention de se mettre en mouvement grâce à plusieurs verbes d'action conjugués au futur simple Je partirai » J'irai » Je marcherai » J'arriverai » L'itinéraire est clairement énoncé et chaque verbe marque l'évolution de celui-ci, du départ jusqu'à l'arrivée. À chaque strophe se trouve ces verbes qui marquent une nouvelle étape on retrouve je partirai » et j'irai » dans la première strophe, qui indiquent l'intention du mouvement ; je marcherai » qui souligne la mise en mouvement ; et enfin j'arriverai » qui traduit la fin de l'action et le but réalisé. Cette répétition de verbe a pour effet de souligner la détermination sans faille du voyageur, qui a déjà intellectualisé les différentes étapes et qui sait pertinemment où il va. II. L'expression des sentiments alliance des registres lyriques et pathétiques Demain, dès l'aube... » est un poème rédigé à la première personne, première personne qui s'oppose continuellement au pronom personnel tu ». Dans le cas présent, Victor Hugo investit le Je » et Léopoldine est le Tu ». Pour le poète, il est question de s'adresser directement à sa fille défunte le poème devient un prétexte pour lui parler, pour se livrer à elle. Ce dessein est à proprement parler lyrique, l'auteur cherche à exprimer ses sentiments à travers le texte. Mais quels sont les sentiments que nous retrouvons le plus tout au long du poème ? La solitude Ce voyage est celui d'un pèlerin, seul face au chemin qu'il décide d'emprunter. Cette solitude se traduit à plusieurs moments dans le texte et est un thème romantique celui du moi profond confronté à ses sentiments et, notamment, à sa mélancolie. Léopoldine et son mari, Charles Vacquerie, dessinés par la mère de Léopoldine, Adèle Foucher, en 1843. Les deux amants resteront, à jamais, inséparables... Ici, le champ lexical de l'absence est omniprésent loin de toi » sans rien » aucun » seul » Cela traduit la solitude totale du poète et le vide qu'il ressent au fond de lui suite à la disparition de sa fille. Même l'univers semble avoir disparu Hugo est livré à lui-même dans ce drame. Mais cette solitude a un effet bien plus tragique puisqu'elle mène à la dépersonnalisation du narrateur inconnu » De plus, le poète est complètement indifférent au monde extérieur, il est seul dans sa bulle Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit ... Triste, et le jour sera pour moi comme la nuit Il ne fait plus la différence entre les paysages, ne se soucie plus du temps ni de l'espace. Sa solitude est totale. La tristesse Cette solitude s'accompagne d'une tristesse voire d'une réelle souffrance du narrateur. Face à cela, le lecteur ne peut qu'éprouver de la compassion pour Hugo c'est toute la force du registre pathétique. La douleur est ici physique et morale, elle est omniprésente, omnipotente, elle englobe littéralement le poète Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées / Triste Le rejet du mot Triste » au vers suivant a pour effet d'accentuer la douleur ressentie. Par ailleurs, cette tristesse se lit également dans le procédé stylistique employé celui de l'accumulation. La juxtaposition des mots, séparés par une virgule, renforce le poids de la douleur. III. La mort n'est pas une fin mais un renouveau Entre présence et absence le dialogue avec la mort prend vie La mort de sa fille Léopoldine, âgée seulement de 19 ans, a bouleversé la vie d'Hugo. Cet évènement a eu pour conséquence de faire réfléchir l'auteur au sujet de la mort, au sujet de l'après. Comment continuer un dialogue avec un être défunt ? Comment parvenir à trouver une présence dans l'absence ? Dans ce poème, Victor Hugo joue avec les pronoms je » et tu » afin de rendre son interlocutrice vivante et présente, d'où la confusion parfois sur l'intention de ce poème. À la première lecture, on pourrait penser que le narrateur parle d'une femme aimée et se prépare pour une rencontre amoureuse. En réalité, ce poème est entièrement destiné à sa fille, qu'il cherche à retrouver. Pour rendre à Léopoldine toute sa présence, Hugo utilise le présent d'actualité Léopoldine est bien réelle, il pourrait presque la toucher. Serait-ce de sa part un déni ? L'une des étapes du deuil ? Possible... De plus, la jeune fille brille par sa présence en ce que tout ce qui a autour du narrateur est inconsistant. Les paysages et le temps n'ont strictement aucune importance, aucune valeur seul compte ce tu » à qui un je » omniprésent s'adresse sans relâche. Quand bien même le narrateur ne s'adresse pas directement à la jeune fille, il ne pense qu'à elle. La négation, très présente dans ce texte, marque cet aspect il n'y a qu'elle, en réalité et dans ses pensées. Ainsi, se révèle à nous une contradiction déroutante les paysages sensibles sont niés alors que bien présents et l'insensible est révélé alors que foncièrement absent. C'est toute la force des mots pouvoir faire revivre les morts. Immortelle Léopoldine ? Le dernier vers constitue une analyse à lui seul. Victor Hugo utilise deux images très symbolique le houx et la bruyère. Le houx vert ne perd jamais sa couleur, il reste intacte toute l'année. Il est reconnu pour porter bonheur. La bruyère est, quant à elle, toujours en fleur. Elle vit perpétuellement et ne meurt jamais. Grâce à ces deux images, Victor Hugo souhaite célébrer la vie éternelle de sa fille. Léopoldine demeura immortelle, dans son esprit et dans ses écrits. Grâce à ce récit, lyrique et romantique, sa fille ne pourra jamais être oubliée. L'éternité de l'homme passe indéniablement par la postérité des écrits. Conclusion Epitaphe de la tombe où reposent Léopoldine et son mari, Charles. Ici, Victor Hugo viendra déposer le houx vert et la bruyère toujours en fleur... Ce poème est une vraie déclaration d'amour à Léopoldine Hugo, tragiquement disparue. Pour Victor Hugo, cela va bien au-delà d'une simple expression de ses sentiments il livre, ici, une incantation. Il souhaiterait pouvoir la voir à nouveau, la tenir dans ses bras. Pour cela, il est prêt à tout, à commencer par entamer ce voyage pour la retrouver. Paysages, sentiments, solitude, nature les thématiques romantiques sont toutes réunies. Toutefois, l'auteur offre ce poème d'une façon pudique il n'y a pas d'épanchement, juste de la sincérité, de l'amour et l'expression intime de la douleur de son deuil. Pour Hugo, il n'est pas question de tout montrer mais de suggérer la peine, la souffrance, le manque. À l'image de sa fille, Hugo a choisi de rester dans une réserve touchante mais puissante. Ce plein d'émotions que l'on lit entre les lignes, nous donne l'envie de continuer à lire les écrits de ce génie et de découvrir, un peu plus, l'homme qu'il était. Plongez-vous sans attendre dans ce poème, ode aux retrouvailles espérées.
Victor Hugo Présente-t-on Victor Hugo ? À l'évidence, après treize pièces de théâtre, neuf romans, vingt recueils de poésie et 83 ans d'existence, dont 65 années d'écriture, l'homme qui a mis un ... [+] Le soir, à la campagne, on sort, on se promène, Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ; Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu. Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute. Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route, J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ; Et tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit. Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe, Volume où vit une âme et que scelle la tombe, J'y lis. Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congé, Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai. On prend le frais, au fond du jardin, en famille. Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ; N'importe je m'assieds, et je ne sais pourquoi Tous les petits enfants viennent autour de moi. Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent. C'est qu'ils savent que j'ai leurs goûts; ils se souviennent Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons Et les bêtes qu'on voit courir dans les sillons. Ils savent que je suis un homme qui les aime, Un être auprès duquel on peut jouer, et même Crier, faire du bruit, parler à haute voix; Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois, Et qu'aujourd'hui, sitôt qu'à leurs ébats j'assiste, Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ; Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais Me fâcher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais Des choses en carton, des dessins à la plume ; Que je raconte, à l'heure où la lampe s'allume, Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit ; Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit. Aussi, dès qu'on m'a vu Le voilà !» tous accourent. Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent Avec leurs beaux grands yeux d'enfants,sans peur,sans fiel, Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel ! Les petits – quand on est petit, on est très-brave – Grimpent sur mes genoux; les grands ont un air grave ; Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris, Des albums, des crayons qui viennent de Paris ; On me consulte, on a cent choses à me dire, On parle, on cause, on rit surtout ; – j'aime le rire, Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs, Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et coeurs, Qui montre en même temps des âmes et des perles. J'admire les crayons, l'album, les nids de merles ; Et quelquefois on dit quand j'ai bien admiré Il est du même avis que monsieur le curé.» Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensemble à leur aise, Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise, Et les petits toujours groupés sur mes genoux, Un silence, et cela veut dire Parle-nous.» Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment Ou l'idée ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit. Tout, jusqu'à leur regard, m'écoute. Je dis comme Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l'homme, Non pour avoir trouvé, mais pour avoir cherché. Je dis Donnez l'aumône au pauvre humble et penché ; Recevez doucement la leçon ou le blâme. Donner et recevoir, c'est faire vivre l'âme ! Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs, Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs, Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos délires, Il faut que la bonté soit au fond de nos rires ; Qu'être bon, c'est bien vivre, et que l'adversité Peut tout chasser d'une âme, excepté la bonté ; Et qu'ainsi les méchants, dans leur haine profonde, Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu! nul homme au monde N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant, De dire que c'est toi qui l'as rendu méchant ; Car le méchant, Seigneur, ne t'est pas nécessaire ! Je leur raconte aussi l'histoire ; la misère Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bénir ; La Grèce, rayonnant jusque dans l'avenir ; Rome ; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre, Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre. Lieux effrayants ! tout meurt; le bruit humain finit. Tous ces démons taillés dans des blocs de granit, Olympe monstrueux des époques obscures, Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures, Sont assis au désert depuis quatre mille ans ; Autour d'eux le vent souffle, et les sables brûlants Montent comme une mer d'où sort leur tête énorme ; La pierre mutilée a gardé quelque forme De statue ou de spectre, et rappelle d'abord Les plis que fait un drap sur la face d'un mort ; On y distingue encor le front, le nez, la bouche, Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux. Le voyageur de nuit, qui passe à côté d'eux, S'épouvante, et croit voir, aux lueurs des étoiles, Des géants enchaînés et muets sous des voiles.
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