DĂ©cryptezSupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec lâanalyse du faut-il retenir du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, le conte philosophique qui a plongĂ© les lecteurs au coeur de Tahiti ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ćuvre dans une analyse complĂšte et dĂ©taillĂ©e.Vous trouverez notamment
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Vay Tiá»n TráșŁ GĂłp 24 ThĂĄng. Plan de la fiche sur le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot Introduction SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, de Denis Diderot, fait rĂ©fĂ©rence au voyage de l'explorateur Bougainville en OcĂ©anie. Ce texte soulĂšve le problĂšme du colonialisme et cĂ©lĂšbre la vie sauvage par rapport Ă l'homme civilisĂ©, ici dĂ©nigrĂ©. Dans cet extrait, Denis Diderot met en scĂšne un vieillard qui se prĂ©sente comme Ă©tant indiffĂ©rent au dĂ©part des blancs. Au moment de ce dĂ©part, il prononce un discours violent divisĂ© en deux parties dans la premiĂšre, il s'adresse tout d'abord aux Tahitiens puis dans la deuxiĂšme, il s'adresse directement Ă Bougainville. Dans ce texte, Diderot souligne l'opposition entre deux nations, les qualitĂ©s des Tahitiens devant les dĂ©fauts de la culture blanche. Nous verrons en quoi ce discours prĂ©sente les mĂ©faits de la civilisation, fait un Ă©loge de la vie naturelle et sur quoi repose sa force oratoire. ProblĂ©matique possible Comment Diderot va-t-il comparer les deux types de civilisation ? Denis Diderot Texte Ă©tudiĂ©Texte complet de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Diderot pdf TĂ©lĂ©charger cet extrait du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - de Diderot en version audio clic droit - "enregistrer sous..." Lu par RenĂ© Depasse- source Au dĂ©part de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient Ă ses vĂȘtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sĂ©vĂšre, et dit "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivĂ©e, et lion du dĂ©part de ces hommes ambitieux et mĂ©chants un jour, vous les connaĂźtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attachĂ© Ă la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ , dans l'autre, vous enchaĂźner, vous Ă©gorger, ou vous assujettir Ă leurs extravagances et Ă leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche Ă la fin de ma carriĂšre ; et la calamitĂ© que je vous annonce, je ne la verrai point. Tahitiens ! ĂŽ mes amis ! vous auriez un moyen d'Ă©chapper Ă un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous eu donner le conseil. Qu'ils s'Ă©loignent, et qu'ils vivent." Puis s'adressant Ă Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos Ăąmes son caractĂšre. Ici tout est Ă tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs. Elles ont commencĂ© Ă se haĂŻr ; vous vous ĂȘtes Ă©gorgĂ©s pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilĂ que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-lĂ , dis-nous Ă tous, comme tu me l'as dit Ă moi-mĂȘme, ce qu'ils ont Ă©crit sur cette lame de mĂ©tal Ce pays est Ă nous. Ce pays est Ă toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien dĂ©barquait un jour sur vos cĂŽtes, et qu'il gravĂąt sur une de vos pierres ou sur l'Ă©corce d'un de vos arbres Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevĂ© une des mĂ©prisables bagatelles dont ton bĂątiment est rempli, tu t'es rĂ©criĂ©, tu t'es vengĂ© ; et dans le mĂȘme instant tu as projetĂ© au fond de ton cĆur le vol de toute une contrĂ©e ! Tu n'es pas esclave tu souffrirais plutĂŽt la mort que de l'ĂȘtre, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frĂšre. Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetĂ©s sur ta personne ? avons-nous pillĂ© ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposĂ© aux flĂšches de nos ennemis ? t'avons-nous associĂ© dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respectĂ© notre image en toi. Laisse nous nos mĆurs ; elles sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumiĂšres. Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons. Sommes-nous dignes de mĂ©pris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quai nous vĂȘtir. Tu es entrĂ© dans nos cabaties, qu'y manque-t-il, Ă ton avis ? Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, titre des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'Ă©troite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journaliĂšres la moindre qu'il Ă©tait possible, parce que rien ne nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable au repos. Va dans ta contrĂ©e t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entĂȘte lĂ de tes besoins factices, ni de tes vertus chimĂ©riques. SupplĂ©ment au voyage de Bougainville extrait - Diderot Annonce des axes I. Les mĂ©faits de la civilisation 1. Destruction et immoralitĂ© des colons 2. L'injustice et l'immoralitĂ© II. L'Ă©loge de la vie naturelle 1. Un monde d'innocence et de bonheur 2. Un monde de libertĂ© et de tolĂ©rance 3. Un monde d'Ă©galitĂ© III. La force oratoire du texte 1. Un discours structurĂ© 2. Des procĂ©dĂ©s pour convaincre Commentaire littĂ©raire I. Les mĂ©faits de la civilisation 1. Destruction et immoralitĂ© des colons Diderot qualifie les hommes civilisĂ©s de "mĂ©chants". Il utilise un champ lexical fort pour souligner cette cruautĂ© avec des verbes comme "enchaĂźner", "Ă©gorger", "assujettir", "se haĂŻr", "asservir"⊠Ce champ lexical renforce l'attitude des EuropĂ©ens envers les Tahitiens et Diderot dĂ©veloppe le champ lexical de la violence "funeste avenir", "fureurs inconnues", "folles", "fĂ©roces", "esclaves" et "teintes de sang". Les mots sont appuyĂ©s grĂące Ă des Ă©numĂ©rations et rĂ©pĂ©titions. L'auteur utilise Ă©galement le passĂ© composĂ© qui renforce le caractĂšre nocif des EuropĂ©ens et s'accompagne d'un processus de cause Ă effet "tu as tentĂ© d'effacer". GrĂące aux champs lexicaux de la violence et de la guerre, Diderot dresse ainsi un portrait rĂ©aliste et sans concession du comportement des EuropĂ©ens face aux Tahitiens. Diderot emploie aussi des termes qui connotent le mĂ©pris "vis", "corrompus", "vils", "ambitieux" qui renvoient Ă la question rhĂ©torique "Sommes-nous dignes de mĂ©pris ?" => mise en cause du bien-fondĂ© de la colonisation. 2. L'injustice et l'immoralitĂ© L'injustice et l'immoralitĂ© dont font preuve les EuropĂ©ens sont marquĂ©es ici par l'intrusion de la notion de possession. On a aussi l'Ă©mergence de besoins nouveaux des besoins factices qui crĂ©ent une hiĂ©rarchie, une jalousie. Cette injustice se traduit par l'application de la loi du plus fort dĂšs l'arrivĂ©e des occidentaux "ce pays est Ă nous". Le vieillard s'indigne d'un tel comportement de la part des occidentaux "ce pays est Ă toi ? Et pourquoi ?" et s'exprime grĂące Ă un renversement de situation hypothĂ©tique qui montre l'illĂ©gitimitĂ© de cette situation. Cette loi du plus fort est ainsi en totale opposition Ă la loi naturelle dĂ©fendue par l'auteur dans la seconde partie du discours. Diderot nous montre que le pouvoir et la propriĂ©tĂ© entraĂźnent l'injustice et la jalousie "je ne sais quelleâŠ", par cette phrase il met en avant la haine entre les membres de la sociĂ©tĂ© "allument des fureurs inconnues", "femmes folles", "fĂ©roces", "haĂŻr". Ainsi, Diderot s'oppose ainsi Ă la civilisation que tentent d'imposer les colons et rejette la colonisation que pratiquent ces derniers. II. L'Ă©loge de la vie naturelle La vie naturelle est prĂ©sentĂ©e dans ce texte sur 4 valeurs essentielles tolĂ©rance, innocence, libertĂ© et Ă©galitĂ©. 1. Un monde d'innocence et de bonheur Diderot dĂ©fend une sociĂ©tĂ© s'appuyant sur l'innocence et entraĂźnant un bonheur "nous sommes innocents, nous sommes heureux". Le fait que les Tahitiens soient innocents ignorants du point de vue des EuropĂ©ens est la raison de leur bonheur => Bonheur simple. Ce bonheur est rattachĂ© Ă la nature "nous suivons le pur instinct de la nature" => renvoie Ă Rousseau dĂ©fenseur de cette cause. Une des causes de ce bonheur est le fait que l'on est en rĂ©gime de co-propriĂ©tĂ© "tout est Ă tous" et "nos mĆurs sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes". Ce que les EuropĂ©ens appellent l'ignorance est en fait une innocence qui Ă©quivaut Ă une sagesse et est source de bonheur. Diderot insiste fortement sur l'absence de superflu Ă la fin de cet extrait "Tout ce qui est ⊠possĂ©dons", "lorsque nous avons faim ⊠vĂȘtir". Ils revendiquent un minimum qui rend la vie facile le bien ĂȘtre et le repos sont mis en Ă©loge "laisse nous-reposer". 2. Un monde de libertĂ© et de tolĂ©rance L'auteur dĂ©fend Ă©galement les concepts de libertĂ© et de tolĂ©rance "nous sommes libres". La libertĂ© se manifeste Ă©galement en opposition au terme "esclavage" et Ă travers le souci de tolĂ©rance la comprĂ©hension d'autrui est marquĂ©e par l'expression "nous avons respectĂ© l'image qui est en toi" et aussi par les questions rhĂ©toriques "quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ?", etc.. 3. Un monde d'Ă©galitĂ© Les Tahitiens sont les dĂ©fenseurs de l'Ă©galitĂ© entre les hommes. "le Tahitien est ton frĂšre." Cette Ă©galitĂ© est vue par les Tahitiens comme une loi fondamentale de la Nature "Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ?" => ceci est gĂ©nĂ©ralement une revendication des LumiĂšres europĂ©ennes, alors que ici c'est le supposĂ© sauvage qui revendique cette Ă©galitĂ© entre les hommes. III. La force oratoire du texte 1. Un discours structurĂ© Le discours est divisĂ© en deux paragraphes dans le premier, le discours s'adresse aux Tahitiens et dans le second, il s'adresse directement au navigateur Bougainville. Dans la premiĂšre partie de ce discours, on remarque qu'il y a un jeu d'opposition entre "vous" et "eux" "un jour vous les connaĂźtrez mieux", "aussi malheureux qu'eux", "vous servirez sous eux" et en face "ils" dĂ©signent les "hommes ambitieux et mĂ©chants". Puis dans le second paragraphe, le pronom "nous" dĂ©signe le vieillard et les Tahitiens et le pronom "tu" dĂ©signe le chef de ces "brigands". Ces deux pronoms s'opposent "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent" et "nous sommes innocents"; "nous sommes heureux " et "tu ne peux nuire Ă notre bonheur"⊠Cette opposition marque leur style de vie. Il y a une interpellation de la personne par ce jeu d'interpellations. 2. Des procĂ©dĂ©s pour convaincre Le vieillard utilise de nombreuses questions rhĂ©toriques. Il utilise Ă©galement l'impĂ©ratif. Il utilise des sonoritĂ©s Ă©vocatives, par exemple "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive" => allitĂ©rations agressives en [t] et en [r] pour parler des colons. "nous sommes innocents, nous sommes heureux" => sonoritĂ©s beaucoup plus douces pour parler des Tahitiens. La structure symĂ©trique permet de souligner une fois de plus l'opposition entre ces deux peuples que tout oppose "elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs". La symĂ©trie cherche Ă renforcer l'hypothĂšse inversĂ©e le vieillard met les EuropĂ©ens Ă la place des Tahitiens. Il utilise Ă©galement des questions oratoires Ă la fin de cet extrait, dont la rĂ©ponse Ă partir de "ce pays est Ă toi !... Avons-nous pillĂ© ton vaisseau ?". Ces questions animent le discours et elles montrent l'assurance du vieillard. Conclusion Diderot par la voix d'un vieillard, dĂ©nonce ici une sociĂ©tĂ© colonisatrice, injuste, immorale, violente face Ă un monde libre, simple, et tolĂ©rant aux autres. Les propos du vieux Tahitien, qui incarne le mythe du "bon sauvage", laissent transparaĂźtre la critique acerbe de Diderot. La phrase rĂ©probatrice "Qui es-tu donc pour faire des esclaves ?" unit les aspects principaux en condamnant l'esclavage, Diderot dĂ©fend les droits de l'homme, tout d'abord la libertĂ© de l'individu, mais il exprime aussi l'opinion selon laquelle les Français n'ont pas de justification raisonnable pour leurs menĂ©es impĂ©rialistes. En outre, il fait une apologie des mĆurs des Tahitiens, menacĂ©es par la civilisation occidentale. Il montre que le comportement prĂ©tentieux des colonisateurs est Ă l'opposĂ© des valeurs des LumiĂšres et n'a pas de place dans une sociĂ©tĂ© Ă©clairĂ©e. Ce texte s'appuie sur toutes les ressources de l'art oratoire pour faire triompher son point de vue, celui de l'esprit des lumiĂšres, c'est-Ă -dire le combat pour la libertĂ©, la tolĂ©rance et l'Ă©galitĂ©. Diderot propose Ă Rousseau une morale sociale et rĂ©habilite l'idĂ©e que ce qui est naturel est spontanĂ©ment vertueux. Cette rĂ©flexion s'inscrit dans le dĂ©bat du XVIIIĂšme siĂšcle oĂč l'individu est au cĆur d'une sociĂ©tĂ© dĂ©naturĂ©e.
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Introduction Le pĂ©riple de Bougainville 1766-1769 a Ă©tĂ© demandĂ© par le roi de France. Il a dĂ©couvert Tahiti et raconte son voyage dans Voyage autour du monde dont 4 chapitres sont dĂ©diĂ©s Ă Tahiti. Il y dĂ©crit la façon de vivre du peuple tahitien pas de religion, pas de propriĂ©tĂ©âŠetc.. Il reviendra de son voyage avec des plantes, des cartes etâŠun tahitien !Denis Diderot est nĂ© en 1713 Ă Langres et meurt en 1784 Ă Paris. Il Ă©tudia dans un collĂšge jĂ©suite jusquâĂ sa fuite pour la capitale. Il devient maĂźtre es art en 1732. Il Ă©tudie la thĂ©ologie Ă©tude de la religion pendant trois ans et deux ans la philosophie Ă la Sorbonne. Philosophe des LumiĂšres, il Ă©crit aussi bien des romans Bijoux Indiscrets, 1748 ou La Religieuse 1760 que des essais PensĂ©es Philosophiques 1746 ou encore du théùtre Le PĂšre de famille 1758. LâĆuvre de sa vie reste lâEncyclopĂ©die celle qu'il partage avec d'Alambert quâil dirige de 1747 Ă 1772 malgrĂ© les difficultĂ©s causĂ©es par la Ă©tudiĂ©Au dĂ©part de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient Ă ses vĂȘtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sĂ©vĂšre, et dit "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivĂ©e, et lion du dĂ©part de ces hommes ambitieux et mĂ©chants un jour, vous les connaĂźtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attachĂ© Ă la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ , dans l'autre, vous enchaĂźner, vous Ă©gorger, ou vous assujettir Ă leurs extravagances et Ă leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche Ă la fin de ma carriĂšre ; et la calamitĂ© que je vous annonce, je ne la verrai point. Tahitiens ! ĂŽ mes amis ! vous auriez un moyen d'Ă©chapper Ă un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous eu donner le conseil. Qu'ils s'Ă©loignent, et qu'ils vivent."Puis s'adressant Ă Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos Ăąmes son caractĂšre. Ici tout est Ă tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs. Elles ont commencĂ© Ă se haĂŻr ; vous vous ĂȘtes Ă©gorgĂ©s pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilĂ que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-lĂ , dis-nous Ă tous, comme tu me l'as dit Ă moi-mĂȘme, ce qu'ils ont Ă©crit sur cette lame de mĂ©tal Ce pays est Ă nous. Ce pays est Ă toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien dĂ©barquait un jour sur vos cĂŽtes, et qu'il gravĂąt sur une de vos pierres ou sur l'Ă©corce d'un de vos arbres Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevĂ© une des mĂ©prisables bagatelles dont ton bĂątiment est rempli, tu t'es rĂ©criĂ©, tu t'es vengĂ© ; et dans le mĂȘme instant tu as projetĂ© au fond de ton cĆur le vol de toute une contrĂ©e ! Tu n'es pas esclave tu souffrirais plutĂŽt la mort que de l'ĂȘtre, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetĂ©s sur ta personne ? avons-nous pillĂ© ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposĂ© aux flĂšches de nos ennemis ? t'avons-nous associĂ© dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respectĂ© notre image en toi. Laisse nous nos mĆurs ; elles sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumiĂšres. Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le dignes de mĂ©pris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quai nous vĂȘtir. Tu es entrĂ© dans nos cabaties, qu'y manque-t-il, Ă ton avis ? Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, titre des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'Ă©troite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journaliĂšres la moindre qu'il Ă©tait possible, parce que rien ne nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable au repos. Va dans ta contrĂ©e t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entĂȘte lĂ de tes besoins factices, ni de tes vertus au voyage de Bougainville extrait - DiderotI La critique de Bougainville et des EuropĂ©ens par le vieillardUne critique du comportement Le vieillard tahitien semble construire un vĂ©ritable rĂ©quisitoire =discours dâaccusation Ă lâencontre des EuropĂ©ens. Bougainville paraĂźt ĂȘtre lâincarnation du mal il a tous les dĂ©fauts et semble ĂȘtre la source de tous les maux des Tahitiens Tu ne peux que nuire ». LâEuropĂ©en est vu comme nuisible, nocif. Il ne peut rien apporter de bien car ses mĆurs sont corrompues jugement de valeur. Il passe pour quelquâun de malhonnĂȘte. DĂšs la premiĂšre apostrophe, le vieillard les appelle brigands ». Ce sont Ă©galement des criminels il a un important champ lexical de la violence fĂ©roce », votre sang », Ă©gorgĂ©s » ce qui marque un contraste avec les Tahitiens puisque le vieillard commence dans les premiĂšres lignes par dire nous sommes innocents ». LâEuropĂ©en est dĂ©crit comme un dominateur prĂȘt Ă rĂ©duire en esclavage une population au nom de la loi du plus fort. Tu as enfoui dans nos terres le titre de notre future esclavage » => alors que jusquâici les Tahitiens vivaient paisiblement sans chercher la guerre ni la conquĂȘte. LâEuropĂ©en nâa aucune lĂ©gitimitĂ© en tant que maĂźtre auprĂšs des Tahitiens Tu nâes ni un dieu ni un dĂ©mon qui es-tu donc pour faire des esclaves ? » Les EuropĂ©ens se comportent comme des sauvages aux yeux des Tahitiens. Câest un animal qui rĂ©pond Ă ses pulsions de domination et de guerre. Il nâa aucune lĂ©gitimitĂ© Ă rĂ©duire un autre homme en esclavage. La critique des valeurs En plus de la critique du comportement, le vieillard critique violemment les valeurs des EuropĂ©ens. La notion de propriĂ©tĂ© nâexiste pas chez les Tahitiens, tout appartient Ă la communautĂ©. A lâarrivĂ©e des EuropĂ©ens ils ont donc pu profiter de leurs filles » et de leurs femmes ». Les EuropĂ©ens se sont Ă©gorgĂ©s » pour elles un comportement que les Tahitiens ne peuvent cautionner puisque tous avaient ce quâils nĂ©cessitaient ils nâavaient aucun besoin de se battre. Le fait d'appartenir Ă un homme n'est pas connu pour ce peuple. Le Tahitien est ton frĂšre. Vous ĂȘtes deux enfants de la nature quel droit as-tu quâil nâait pas sur toi ? » => Ce nâest pas ainsi quâon doit traiter son Ă©gal. Le Tahitien juge les besoins des EuropĂ©ens superflus » car celui-ci avec son idĂ©al expansionniste ne sâarrĂȘte jamais et veut toujours plus. D'ailleurs, c'est ce qui amĂšne les EuropĂ©ens Ă Tahiti ils veulent dĂ©couvrir de nouvelles contrĂ©es et les faire leurs. Le vieillard affirme aussi quâils profĂšrent dâ inutiles lumiĂšres », ce qui est trĂšs insultant pour des EuropĂ©ens qui se croient justement supĂ©rieur grĂące Ă la science qui leur Ă apporter tous ce dont ils ont besoin pour dominer les autres peuples. Il balaie ainsi leur sentiment de supĂ©rioritĂ©. Ce que tu appelles notre ignorance » => ce nâest que de lâinsouciance et de lâindiffĂ©rence face Ă tes problĂšmes ou Ă tes prĂ©occupations qui semblent tellement vaines et vides de sens. Il s'agit d'une forte critique contre l'idĂ©e des LumiĂšres puisque le but de se mouvement est de diffuser les connaissances mais ce tahitien refuse et va mĂȘme jusqu'Ă dire que c'est inutile. Le principal reproche est plutĂŽt la violence morale que la violence physique car les EuropĂ©ens veulent changer la culture des Tahitiens. Les EuropĂ©ens ne savent pas distinguer le nĂ©cessaire de lâinutile. Le Tahitien utilise Ă deux reprises lâexpression ce que tu appelles » sous-entendu Ă tort ! Ils nâont plus les vraies notions, celles que la nature donne Ă chaque homme avant dâĂȘtre corrompus. Leurs dĂ©sirs sont factices » chimĂ©riques ».La notion dâEpicurisme et dâethnocentrisme Apparait dans le texte la notion dâEpicurisme. On retrouve la quĂȘte du bonheur comme finalitĂ© humaine. Pour Epicure, le but de lâexistence est le bonheur et la plĂ©nitude de lâĂąme. Le corps et lâĂąme sont matiĂšre cf. matĂ©rialiste. Tout est matĂ©riel, nous sommes composĂ©s de matiĂšre dâatomes. On peut ainsi supprimer la peur de la mort et la peur des Dieux tout est matiĂšre donc il nây a pas de vie aprĂšs la mort. Il faut renoncer aux passions communes aux hommes la passion du pouvoir, la passion de lâargent. passion vient du terme latin patio qui veut dire souffrir. Dans l'idĂ©al d'Epicure, il faut Ă©viter au maximum les douleurs et les souffrances et satisfaire des dĂ©sirs, des dĂ©sirs nobles pour autant. En cela, on peut nuancer l'idĂ©e d'Epicurisme chez le Tahitien car pour Epicure, les plus grands plaisirs sont ceux de l'esprit il s'agit de l'acquisition de connaissance, de rĂ©flexion. Or les Tahitiens n'ont que faire de la science des EuropĂ©ens. Lâexpression Carpe Diem » signifiant Cueille le jour » est extraite dâun poĂšme dâHorace dont le vers entier est Carpe diem quam minimum credula postero » signifiant Cueille le jour prĂ©sent sans te soucier du lendemain ». Elle illustre parfaitement la notion dâEpicurisme. Par opposition, on peut Ă©galement voir dans le texte une critique de lâethnocentrisme câest-Ă -dire une tendance Ă privilĂ©gier le groupe social auquel on appartient et Ă en faire le seul modĂšle de Le Fondement du bonheur des Tahitiens Câest un bonheur fondĂ© sur la libertĂ© les hommes ne rĂ©pondent pas Ă des normes et on voit une absence totale dâobligation. Il s'agit d'une conception du bonheur trĂšs Ă©picurienne. La sociĂ©tĂ© tahitienne est libre et ne souffre dâaucune contrainte. Cette notion de libertĂ© est liĂ©e Ă lâabsence de propriĂ©tĂ© privĂ©e. Il sâagit dâune communautĂ© ou tous les biens sont partagĂ©s et les responsabilitĂ©s envers les personnes proches sont amoindries par lâappartenance Ă la communautĂ© ici, tout est Ă tous » ! Ils nâont pas besoin de travailler plus que nĂ©cessaire puisque tout ce qui [leur] est nĂ©cessaire et bon, [ils] le possĂšdent ». Lorsquâils ont faim, il y a de quoi manger. Lorsquâils ont froid, il y a de quoi se vĂȘtir. Les Tahitiens vivent en communautĂ© soudĂ©e et en harmonie avec la nature. Leur philosophie basĂ©e sur lâĂ©picurisme les encourage Ă distinguer les besoins nĂ©cessaires » des besoins superflus ». On trouve ainsi un Ă©loge de lâinnocence puisque le savoir, la connaissance, sont prĂ©sentĂ©s comme des inutiles lumiĂšres ». La connaissance pour la connaissance ne sert pas aux Tahitiens, peu importe sâils ne parlent pas latin et sâils ne connaissent pas les grands auteurs ils sont heureux comme ils sont et de telles connaissances ne leur servirait Ă rien. Ils ont la connaissance par lâexpĂ©rience cf. empirisme. La vie des Tahitiens, libres, innocents, heureux, qui prennent le temps de vivre et qui ne connaissent pas la jalousie est une sorte dâAge dâor. Cf. mythe de lâĂąge dâor [HĂ©siode, le premier Ă avoir eu une vision cyclique de lâhistoire lâĂąge dâor serait le dĂ©but de lâhumanitĂ© quand la guerre, la faim nâexistait pas, un Ăąge de paix civile et dâabondanceâŠ].Autres articles catĂ©gorie littĂ©rature
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